BEHEMOTH (pl) - La Loco à Paris (12/02/08)
Groupes Présents au concert : DEVILISH IMPRESSIONS (pl), SUICIDE SILENCE (nl), BEHEMOTH (pl)
Date du Concert : dimanche 17 février 2008
Lieu du Concert : La Loco (Paris, France)
Photos du concert sur Ludopix.com
La Loco, ah l'inaltérable lieu de rencontre des métalleux pour voir leurs groupes favoris.... Il y a des choses qui ne changent jamais. Comme la ponctualité de la susnommée salle, qui nous a encore gratifié d'une bonne demi-heure d'attente, le temps d'ingurgiter une saleté avant de prendre un dessert bien satanique.
Heureusement encore, l'attente n'est pas longue une fois rentré. Dès 10 personnes dans la fosse, DEVILISH IMPRESSIONS attaque son set, et l'audience ne tarde pas à grossir. Habitué des concerts, je sais que la première partie ne jouit que rarement d'un bon son, et ne mérite souvent pas qu'on y dépense son énergie. Pourtant là j'ai été agréablement surpris par ces compatriotes des têtes d'affiche. Un Black Metal légèrement mélodique a fait tinter nos oreilles et les neurones derrière, rappelant feu les chefs d'oeuvre d'EMPEROR. Ce n'est pas le même niveau, mais la variété et la finesse des compositions a de quoi retenir l'écoute. Et je n'étais visiblement pas le seul à penser de même, vu la masse de chevelus déjà présents et en formation de pogo si tôt dans la soirée. Le show fut court mais apprécié, Quazarre derrière son micro emmitouflé de ronces grimpantes, avec sa voix particulière (très éloignée des grunts habituels, mais pourtant bien sombre) ne manque pas de charisme et sait habilement gagner le public à sa cause.
Je change de place pour SUICIDE SILENCE, lassé des fouets capillaires m'attaquant par devant. Une petite demi-heure se passe, et les américains entrent en scène. Et quelle entrée! En bon grindeux, ces cinq malades détonnent dans l'atmosphère plutôt Black Metal de la soirée. Des tee-shirts blancs, des cheveux courts et des treillis/baskets (et le dresscode? on vous a laissé rentré comme ça?). Je ne connaissais pas les animaux, et là j'ai pris une grande claque dans la tête. Parce qu'un gars comme Mitch ne s'oublie pas, il vous marque. Ce grand dadais (sisi il faut le dire), détruit rapidement la fausse impression de garçon gauche qu'on peut se faire de lui. Ses hurlements, sortis des tripes, obtenus au prix de maintes contorsions et muscles tendus, sont parmi ceux des plus convaincants qu'il m'ait été donné d'écouter. Il est tout bonnement impressionnant de voir ce gabarit alterner grunts et chant hardcore avec grand brio, exprimer sa rage dans une violence si pure. Soutenu par des rythmiques jonglant entre le très lourd et le très rapide, l'onde de choc est superbe. Je souhaite toute la réussite possible à SUICIDE SILENCE, au grind ultra-inspiré, plus varié que BLOCKHEADS, moins « j'en fout partout » comparé à THE DILLINGER ESCAPE PLAN, vraiment du très très bon. Ca bouge beaucoup dans la fosse, le groupe reçoit sans l'once d'un problème les ovations qu'il mérite, avant de terminer sur un couple de morceaux biens sentis.
Ah dernière ligne droite, BEHEMOTH sera plus long à rentrer sur scène. Parce que d'abord il faut remonter et peaufiner les réglages des fûts martyrisés d'Inferno. Et puis il faut bien se faire désirer, BEHEMOTH a désormais le mini-statut de superstar du Black, après s'être hissé à la force du poignet (c'est le cas de le dire, c'est que les tempi des polonais font peur) au rang de figure incontournable du Black Brutal. C'est une foule conquise d'avance qui accueille Nergal et ses amis. Le chanteur/guitariste est toujours aussi charismatique, haranguant les fans de sa voix tonitruante. Bien sûr The Apostasy récemment sorti est à l'honneur, mais des incontournables tels « Antichristian Phenomenon », « Chant for Eschaton 2000 » et « Sculpting the Throne ov Seth » déchaînent la fureur de la salle. Bizarrement BEHEMOTH se retrouve avec le moins bon son des trois groupes (il faut dire qu'ils sont certainement les plus difficiles à sonoriser), ce qui laisse un petit arrière-goût dérangeant mine de rien. Le groupe néanmoins est en grande forme, enregistrant ici à Paris son futur live, c'est qu’ils ont du être content de leur dernier passage dans la capitale! Nergal s'en donne donc à coeur joie, réclamant à grand cris ovations et poing levés pour mettre en boîte le plus convaincant des spectacles. Personnellement j'y ai ressenti un manque de sincérité du leader, en tout cas moins de naturel que l'année dernière quand j'avais profité de leur tournée précédente. Mais c'est un avis tout personnel j'en conviens... Sobrement caché derrière une petite étoile à cinq branches, Nergal a toujours autant de prestance. Grimés de pointes, résilles, cuir et jambières renforcés, c'est toujours un show impressionnant que BEHEMOTH montre sur scène. La folie d'Inferno joue aussi, il faut voir cette montagne massacrer sa batterie, il est né pour ça! Pour rappel le concept de l'album est l'apostasie, qui est « l'attitude d'une personne, appelée un apostat, qui renonce publiquement à une doctrine ou une religion. » (Wikipedia). La preuve en image donc, avec une bible déchirée puis jetée en pâture à la foule. « L'hypocrisie du christianisme » dit Nergal. Soit, de là à déchirer une bible, chacun se fera sa propre opinion, je n'ai trouvé cela ni nécessaire ni passionnant. Le reste du show est décevant question animations, le seul autre fait remarquable est une chanson jouée par Nergal vêtu du masque de l'icône du dernier album, et des poings qui volent dans la fosse (se défouler oui, mais a-t-on jamais précisé sur les autres?).
Bref, après SUICIDE SILENCE le spectacle des Polonais m'a paru moins bon que leur dernier passage parisien. Mais trop d'éléments rentrent en compte pour l'affirmer. Ce qui est sûr c'est que le concert valait vraiment la peine d'être vu, les premières parties étant de grande qualité en plus de la tête d'affiche qui a depuis longtemps prouvé son talent scénique.
Ajouté : Mercredi 27 Février 2008 Live Reporteur : Metalrom Score : Lien en relation: Behemoth website Hits: 55297
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