RHAPSODY OF FIRE (it) - Elysée Montmartre à Paris (15/02/11)
Groupes Présents au concert : RHAPSODY OF FIRE (it), VISION OF ATLANTIS (it), VEXILLUM (at)
Date du Concert : mardi 15 février 2011
Lieu du Concert : Elysée Montmartre (Paris, France)
RHAPSODY OF FIRE, le pionnier du power Metal symphonique, et le maître incontesté d'un genre unique qu'il est certainement le seul à maîtriser, mix improbable d'éléments épiques limite kitsch et d'intensité dramatique voire cinématographique, revient en France. Et ça, c'est un événement qu'aucun fan de l'hexagone ne voudrait rater. Car au-delà de l'absence prolongée des italiens, pris dans un invraisemblable imbroglio juridique avec leur ancien label Magic Circle, de l'attente incroyable suscitée par chaque nouvel album, et de la popularité exceptionnelle du groupe en France, les concerts de RHAPSODY sont dits aussi spectaculaires que leur musique est ambitieuse.
Depuis 2002 et leur dernier passage à Paris, les transalpins ont sorti 6 disques plus un live. Un retard qu'il faudra peut-être plus d'une soirée pour rattraper. Qu'importe ce soir c'est sold-out à l'Elysée Montmartre, les billets sont partis vite et le groupe, sur son site internet, annonce fièrement la nouvelle en promettant un show de haute volée. Auparavant, VEXILLUM (it) est venu défendre son Heavy Metal banal à souhaits devant une salle à moitié vide, et en kilts s'il vous plaît ! On attendait un peu plus de VISION OF ATLANTIS (At), mais son duo de chanteurs a fait montre d'une faiblesse rédhibitoire, et la pauvreté de ses compos a vite eu raison de la patience des spectateurs... A peine mise en bouche par des premières parties artistiquement extrêmement fades et visuellement inexistantes, c'est une foule bruyante et compacte qui attend RHAPSODY OF FIRE en scandant allègrement son nom.
Les lumières s'éteignent dans la salle et l'intro retentit, aussi grave et solennelle que la voix de Christopher Lee. C'est ainsi que le groupe investit la scène sur « Triumph or Agony », une bonne entrée en matière qui permet au sextet de prendre ses marques sur une scène épurée où il peut évoluer sans crainte de gêner le voisin. L'artwork de The Frozen Tears Of Angels s'étale sur le fond, incluant quelques éléments de décor bleus luminescents du plus bel effet. Quand Fabio Lione salue le public en plein morceau, la réponse est sans appel : la salle est en feu ! Rarement une telle ferveur sera autant ressentie du début à la fin d'un set d'une heure quarante. La suite est plus brutale, au grand bonheur du millier de personnes présentes, « Knightrider Of Doom » de l'excellent « Power of the Dragonflame », laisse apprécier un bon son; très clair, la guitare de Luca Turilli étant toutefois un peu sous-mixée. On sent aussi que ce groupe a du vécu, de la présence et un vrai charisme, l'entente entre les musiciens est parfaite, Luca ne tient pas en place, et partage volontiers la part belle avec Dominique Leurquin, qui prend en charge des soli virtuoses. « The Village of Dwarves » au thème entêtant et aux allures folk achève de donner le ton. RHAPSODY propose un éventail bien pensé de tubes qui font mouche en un clin d'œil. Après un « Unholy Warcry » asséné à toute vitesse, on relâche un peu la bride avec « Gardiani del Destino », pas transcendant mais que le public salue avec ferveur.<br<
C'est le moment de revenir aux sources, avec un « Land of Immortals » qui, s'il fête ses 15 ans, n'a pas pris une ride et se bonnifie au contraire avec le temps. Puissant et rapide, il témoigne d'une époque où RHAPSODY ne s'embarrassait pas encore d'un concept parfois envahissant qui consiste à faire passer un album de Metal pour une BO de film inspiré de Tolkkien. C'est subjectif bien entendu, chacun se fait son idée mais à cet instant, tout le monde est d'accord, c'est du grand art. Luca Turilli croise le fer avec Alex Staropoli, discret mais précis et bienveillant derrière son unique clavier. Il peut être content de lui, son bébé a bien grandi, et la soirée semble déjà réussie. « On the Way to Ainor » entretient la pression jusqu'au solo de batterie d'Alex Holzwarth sur « Tharos Holy Rage », assez entendu et pas très original, mais auquel l'Elysée répond favorablement. Comme pour battre la capitale tant qu'elle est chaude, le combo envoie « Dawn Of Victory » de l'album éponyme, exécuté au millimètre comme tout le concert, et qui souligne la performance formidable de Fabio au chant. Celui-ci passe toutes les notes comme en studio, sur des morceaux plutôt éprouvants jusqu'ici. Nouvel exemple avec « Lamento Eroico », qui même bourré de chœurs samplés, met en avant une amplitude exceptionnelle et une technique salutaire, qui portent plus haut encore le vrai talent d'une tête d'affiche en or. « Holy Thunderforce » est un nouveau coup de maître, agressif et à la rythmique tachycardique. C'est ensuite le moment que Patrice Guers, notre bass hero national, choisit pour s'illustrer. Rarement dans une carrière où fleurissent pourtant les faits d'armes, le français aura connu un tel succès, son solo technique et inspiré, sur fond de « Dark Prophecy » étant un vrai triomphe.
On approche de la fin et c'est le moment pour dégainer l'artillerie lourde, à commencer par le tout nouveau « Sea of Fate », court mais extrêmement efficace, un vrai moment de furie pure dont « The Frozen Tears Of Angels » fourmille d'ailleurs. Une version rallongée de « March Of The Swordmaster », enfonce le clou magistralement, martelant nos tympans de ses « Hail ! Hail ! » repris en masse par l'assistance. Le groupe rejoint les coulisses pour un court instant avant des rappels très attendus : véritable brûlot du dernier album, « Reign Of Terror » est le point culminant de cette fin de concert. Son thème est brillant, ses choeurs inquiétants, mais surtout, son interprétation est éloquente. Fabio Lione alterne chant extrême et refrains voix claire avec une facilité déconcertante, surtout après 1h30 d'efforts. Incroyable perf, et la salle ne s'y trompe pas. Elle tressaillit d'ailleurs de bonheur peu après, lors du titre phare de RHAPSODY, « Emerald Sword » issu de « Symphony of Echanted Lands », qui clôture en beauté un set impeccable. L'outro est aussi classieuse qu'originale, une sortie de scène épique qui laisse sur une impression rare, celle d'avoir assisté à un concert parfait, généreux et grandiose...
Ajouté : Lundi 07 Mars 2011 Live Reporteur : JB Score : Lien en relation: Rhapsody Of Fire website Hits: 19512
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