MASS HYSTERIA (FRA) - L'Olympia à Paris (05/04/13)
Groupes Présents au concert : THE ARRS (FRA), PUNISH YOURSELF (FRA), MASS HYSTERIA (FRA)
Date du Concert : vendredi 5 avril 2013
Lieu du Concert : L'Olympia (Paris, France)
Soirée de gala ce soir, puisqu’un fleuron de la scène Techno-Core française fête aujourd’hui ses vingt ans d’existence dans une des plus belles salles parisienne, ancien temple du music-hall, le cultissime Olympia de feu son directeur Bruno Coquatrix.
Gageons que lors de sa réouverture le 5 février 1954, Bruno eut été très loin d’imaginer que presque soixante ans plus tard, celle-ci servirait d’hôte à des masses hardantes venues souffler les bougies d’un de leur plus digne représentant…
Et pourtant…
Mais avant de sortir le gâteau d’anniversaire, il faut bien sur accueillir les convives et proposer les amuse-gueules… Ce sont donc deux formations qui vont fouler la scène avant les héros de la soirée, pour des fortunes diverses.
Lorsque THE ARRS investit les lieux, une bonne frange du public semble assez enthousiaste… Sans doute galvanisé par les circonstances, le combo local donne tout ce qu’il a pour séduire le maximum de monde et chauffer l’ambiance.
Avec un Néo Hardcore au parfum Death de bonne facture, l’affaire semblait gagnée d’avance, et elle le fut quasiment. Même si l’accueil ne fut pas dithyrambique, le quintette su placer ses meilleures billes pour faire monter la température, et s’assurer un set sans anicroche, pendant une petite demi-heure.
Je l’avoue, je n’ai été que très peu sensible à leur musique, très uniforme. J’ai clairement eu l’impression de voir un énième groupe de première partie, brutal, mais sans imagination, se contentant de répéter des recettes mille fois éprouvées, à base de riffs trapus et de rythmiques tantôt rapides, tantôt plombées.
Certes, on ne peut exiger d’un groupe d’ouverture l’impossible… Accordons leur le bénéfice d’un bon son, d’une bonne attitude scénique, avec un petit plus pour Nico le chanteur, aux allures d’un Tomas Lindberg d’AT THE GATES, avec des dreads un peu plus longs et une bonne énergie.
Rien de déplaisant certes, mais rien de captivant non plus. (6/10)
Le cas de PUNISH YOURSELF fut tout autre… Animateurs de scènes diverses depuis leur création en 1994 (Gothique, Metal, Electro…), les toulousains n’ont eu de cesse de propager la bonne parole Cyberpunk-fluo-zombie sur les scènes françaises, et c’est avec une joie non feinte que je les retrouve ce soir, pour une bonne dose de Techno Metal plombé et dansant, évoquant les meilleures heures de Rev Co et autres KMFDM.
Les PUNISH, c’est d’abord une iconographie génialement trash, à base de nuances jaunes fluo et de maquillage proto-vaudou.
Mais c’est aussi une musique fantastique, qui écorche autant les tympans qu’elle ne donne envie de danser, et lors de leur set, les petons se sont mis à bouger pour faire trembler la salle.
Tout est la, le décorum pulp avec arche de fleurs kitsch et lasers verdâtres délimitant la scène, la danseuse zombie sexy comme l’enfer, et un frontman mi-goguenard mi-blasé pour orienter les débats.
Musicalement, c’est optimum et assurément la meilleure façon de patienter en attendant les MASS… Un beat électro martelé par un batteur mécanique soutenu par une box discrète, des riffs épars et drus qui enflamment la sono, un chant vicieux et pervers qui vous prend à la gorge, pour des morceaux brillants et ne devant rien à personne.
Avec une bonne bardée d’albums pour pouvoir y piocher allégrement, les PUNISH n’ont que l’embarras du choix, et optent pour le plus efficace. Se trouvent ainsi abordés des brûlots indispensables comme Pink Panther Party ou Sexplosive Locomotive, véritables manifestes dédiés à la fête la plus débridée et la moins catholique.
On se retrouve une fois de plus hypnotisé par tant de maîtrise diabolique, de groove trépidant et de lyrics iconoclastes, et la fête peut enfin commencer en nous donnant la fameuse fièvre dont nous aurons besoin pour les deux heures restantes…
Le public ne s’y trompe pas, et bouge, headbangue, slamme, fait trembler les lattes, et s’unit à ces desperados de l’ultime en une communion déjantée qu’on aurait aimée plus longue… Mais on les reverra bientôt comme d’habitude…
En tout cas, une ouverture incroyable qui nous a plongés dans un bain d’acide, nous laissant juste assez exsangues pour ne pas les oublier, mais avec suffisamment de jus pour fêter l’anniversaire à suivre… (9/10)
C’est l’entre deux… « Vingt minutes avant le show » annonce une voix caverneuse, avant de nous balancer à travers les enceintes du HELMET, KORN, et autres hits impérissables qui gardent la fournaise (h)ardente…
Putain, les MASS HYSTERIA… 1993-2013, toujours debout, toujours vivants et prêts à en découdre… Le temps passe vite mais ceux qui les avaient découverts dans les années 90 sont toujours là, fidèles au poste…
Et lorsque le gigantesque rideau rouge de l’Olympia s’ouvre enfin, c’est pour nous faire découvrir une scène d’intro époustouflante, avec en avant plan les deux personnages énigmatiques ornant la pochette de l’excellent L’Armée Des Ombres, entourés de gigantesques percussions maniées avec furie par les musiciens…
Quelle excellente mise en scène qui nous met en transe, et lorsque le groupe débarque et découvre avec émotion une salle archi comble (entre le savoir et le voir, il existe une frontière…), le public déjà bien chauffé pendant la pause explose au son du premier morceau du dernier album, le fédérateur « Positif à Bloc », dont Mouss laisse le public hurler le refrain à plein poumons tout en se passant régulièrement la main sur le cœur en guise de remerciement…
Bah oui Mouss, nous sommes tous là, pour toi, Yann, Nicolas, Vincent et Raphaël…Vingt ans ça se fête non ??
Alors… Sept albums depuis la création, sans compter les live, ça fait un sacré répertoire, et il est hors de question que je vous détaille la célébration morceau par morceau… Sachez simplement que – promo oblige, mais dans ce cas, on les pardonne allègrement – le groupe a joué la moitié du dernier album, que tous les « hits » étaient là, durant la performance ou en rappel, qu’ils se sont donnés au-delà de tout, et qu’ils ont justifié en un peu moins de deux heures toute l’importance qu’ils ont eu pour la scène Metal française - et qu’ils ont toujours - et pour nous bien sur…
Mouss bien sur, qui en une seule « J’ai vu plus d’images de guerre que d’amour » à résumé notre époque avec consternation et rage, qui a arpenté la scène de long en large, qui s’est époumoné, qui a hurlé, communiqué, communié avec son public, joué avec les caméras (car bien sur le concert était filmé pour l’occasion), Yann et Nico qui ont riffé arc-boutés sur leur guitare, haranguant l’audience, la stimulant, et Raphaël et Vincent le petit nouveau ont soutenu tout ça d’une rythmique inépuisable et nucléaire…
« Les furieux et les furieuses » ont fait trembler l’Olympia ce soir, trépignant, sautant, comme d’habitude, en union avec un quintette qui ne les a que très rarement déçu, ou alors à l’occasion d’albums un peu osés, mais en tout cas jamais en live…
MASS, comme LOFOFORA ou TRUST avant eux, sont les garants d’un Metal français de tradition, aux paroles revendicatrices, parfois un peu démago, mais toujours généreuses… Avec dans la besace une pelletée d’hymnes imparables (« Knowledge Is Power », « Respect To The Dancefloor », « L’Homme S’entête », et le classique « Furia » en clôture), MASS est LE groupe à voir sur scène sous peine de passer à côté d’un pan entier de l’histoire de notre musique.
Jeunes, quadras, quinquas parfois, tous adhèrent au propos et au son, et ce soir, c’était plus qu’un concert, c’était plus qu’un anniversaire, c’était un pèlerinage sur les terres Techno Metal que MASS arpente depuis deux décennies…
Alors peu importe de savoir si ce fut le meilleur concert du groupe, d’une part parce qu’on s’en fout, et d’autre part parce qu’ils sont une machine de guerre live implacable quelles que soient les circonstances…Ils étaient là c’est tout, et nous aussi…Vivants, heureux, intenables, épileptiques, électriques…
Alors comment résumer une telle soirée ?
Je laisserai Mouss clôturer ce report, il le fera mieux que moi je pense…
Mass Hysteria, la Furia sur des rythmes chauds, pour mettre le feu dans le cerveau ! (9/10)
Setlist MASS HYSTERIA :
• Intro
• Positif à bloc
• Tout doit disparaître
• World on Fire
• Babylone
• Une somme de détails
• L'homme s'entête
• P4
• Sur la brèche
• Donnez-vous la peine
• Remède
• Pulsion
• Sérum barbare
• Vertige des mondes
• L'Archipel des pensées
• L'Esprit du temps
• Même si j'explose
Rappel :
• Knowledge Is Power
• Respect to the Dance Floor
• Des nouvelles du ciel
• Contraddiction
• Furia
Ajouté : Mercredi 10 Avril 2013 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Mass Hysteria website Hits: 16405
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