DAYLIGHT DIES (usa) - A Frail Becoming (2012)
Label : Candlelight Records
Sortie du Scud : 9 octobre 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Doom Death Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 49 Mins
Quand mon très estimé collègue CyberIF m’a demandé si je comptais dévorer le dernier DAYLIGHT DIES de ma plume boulimique, je lui ai gentiment répondu que j’avais mieux à faire. Il faut croire qu’après être passé sur tout ce qui me tombait dans les oreilles, j’en suis désormais réduit à écrire pour A Frail Becoming, le dernier bébé de ces talentueux Américains. Quatre ans après un Lost To The Living que j’avais littéralement dévoré, allant même jusqu’à lui mettre la note de 9/10, les retrouvailles sont plutôt froides. Mais pouvait-il en être autrement en compagnie de ce pionnier du Doom / Death Metal moderne, qui est depuis toujours enfermé dans un univers noir et dépeuplé ? Je ne voulais pas d’embrassades, juste rajeunir un peu. C’est maintenant chose faite avec un quatrième album dont la mélancolie abyssale rappelle à juste titre les sentiments éprouvés il y a maintenant quatre ans, à l’écoute d’un Lost To The Living aussi sincère que vibrant.
Je n’avais plus aucun repère. Il y a très exactement 719 albums qui séparent ces deux chroniques, ces deux expériences. On a juste le temps de reconsidérer 36000 fois les choses, au gré d’émotions qui circulent vite, trop vite parfois pour qu’on puisse mettre un nom dessus. Mais DAYLIGHT DIES trouve les formules justes, peu importe les situations. Une période de doute et le spleen de « Ghosting » vous enfoncera. Une énergie retrouvée et « Sunset » vous stimulera. Chacun verra midi à sa porte. On retrouve en A Frail Becoming la lourdeur magnétique, la toute-puissance d’un Doom d’ébène, éclairé de solos lumineux et plaintifs. A la fois mélodique et solide rythmiquement, ce quatrième album trahit très vite son côté éminemment composé. Dès « The Pale Approach », dont les relents Rock N’ Roll évoquent l’extravagance d’un NACHTMYSTIUM, on est confronté à un Doom / Death massif et catchy qui emprunte un peu à « A Portrait In White », le tube absolu de Lost To The Living. DAYLIGHT DIES a eu le temps de cogiter mais n’a visiblement rien changé de sa recette victorieuse. Plus qu’une démonstration de force, cet opus se base une fois encore sur la perception des émotions chez l’auditeur, une constante chez eux. Tout l’inverse d’une formation comme HOODED MENACE qui évolue sur le papier dans le même registre mais qui ne met pas du tout la même implication « spirituelle » dans son jeu. A Frail Becoming en arrive presque à revêtir parfois des ornements ecclésiastiques, son écoute méritant de se faire dans un environnement quasi-religieux. Il est une longue et belle homélie, riche, variée, rendue parfois maussade par la voix grognée de Nathan Ellis, parfois divine par les interventions claires d’Egan O’Rourke. Le Doom est une litanie. Sauf aujourd’hui. Parce que qu’il s’agisse d’« Hold On To Nothing », de son intro avec de vrais morceaux de guitare sèche dedans et de son solo final grandiose ou bien encore d’« An Heir To Emptiness », dont la magnitude ferait trembler la dépouille de Charles Francis Richter, on est pris corps et âme dans ces quelques fables, au point d’y laisser de l’énergie.
C’est un très beau tour de passe-passe que vient de réaliser DAYLIGHT DIES. Je n’étais pas certain de m’y retrouver, après une séparation longue de quatre ans, d’autant plus que mon amour pour le Doom ne s’est pas développé entre temps. Mais ces Américains ont dans leur répertoire un magnétisme, une fabuleuse synergie qui pousse à bout les lois de la logique humaine. A Frail Becoming est bien évidement un album très lent, difficile à appréhender, certainement pas meilleur que Lost To The Living, mais il est là. Aux portes de l’automne, saison résolument morose, on ne pouvait peut-être pas espérer mieux.
Ajouté : Mercredi 06 Mars 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Daylight Dies Website Hits: 8884
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