Bon OK, j’admets que Jani LANE avait une tête à claque. Un poil trop égocentrique. Mais L.A. merde!! Comment réussir dans cette ville sans une tonne d’autosatisfaction, de certitudes et d’arrogance ?
Et puis avouez le, vous aussi, vous avez secoué vos tifs en écoutant « Cherry Pie », « Down Boys » ou « Big Talk » ! WARRANT était alors le next-big-thing absolu, squattant les charts avec la régularité d’une comtoise, avec des hymnes teenagers légers certes, mais tellement récréatifs ! C’est facile de jouer les amnésiques quand les nouvelles idoles s’appellent SLIPKNOT, KILLSWITCH ENGAGE, KORN ou autre Néo vedette en survêtement ou masque. Mais il fut un temps où le make-up était roi, où le spandex le disputait aux permanentes de caniches, et où la seule préoccupation en concert était de s’éclater, pas de poser au fond de la salle style « Rah putain, j’ai trop de devoirs, et mes darons sont hyper trop cons, je suis blasé… ».
WARRANT, comme WINGER, LILLIAN AXE, BRITNY FOX sont tombés dans les oubliettes du star system pour cause de non adaptation aux exigences de l’époque. Et lorsque vous aurez vu ce DVD, vous emmerderez encore plus lesdites exigences !
L’album du come back, Born Again (superbement chroniqué par mon collègue Alexis de Fireball d’ailleurs, jetez un œil !), en avait bien sur déçu certains, qui s’attendait sans doute à une resucée de Cherry Pie, mais avait rassuré l’arrière garde quand à la santé du groupe. Ce DVD, son pendant absolu, en est la confirmation visuelle.
Certes, les clips n’ont plus l’aspect bubble-gum des années 80, mais comment pourrait-il en être autrement ? Le choix de les tourner tous dans le même décor, en ajoutant quelques inserts pour égayer le tout apporte une homogénéité bienvenue, tant on a l’impression de retrouver des potes dans leur salle de répet. Les titres forts sont déjà connus, je n’y reviendrai pas, même si j’avoue avoir complètement craqué sur « Hell, CA », hymne teen comme on en fait plus. L’image est de très bonne qualité, les musiciens contents d’être là, et à l’occasion de « Roxy », on croirait même tomber sur une tarte aux cerises bien goûtue, avec en prime, une jolie demoiselle qui agite son fessier. Le montage est sobre, mais suffisamment nerveux pour que l’on ne s’ennuie pas, et la vue des membres du groupe, rattrapés par le poids des années à un arrière goût de nostalgie assez amer.
Les bonus sont sympathiques, sinon délirants, avec un slide-show, un studio report ou l’on s’aperçoit que Joey, Jerry et consorts sont toujours d’aussi bons instrumentistes, et un mini reportage fun, avec au menu, partie de golf épique, ITW radio et autres blagues de potaches. Le leitmotiv de cette séquence semble être cette phrase, répétée comme un mantra : « You’re bullshit, man ! ».
Et bien non. WARRANT, ça n’est pas de la merde. Même sans Jani. Surtout sans lui d’ailleurs. Et je me suis retrouvé bien des fois avec le sourire aux lèvres en regardant ces images qui m’ont fait comprendre une fois de plus qu’on n’oublie jamais sa jeunesse.
N’est ce pas le propre de la musique ? Laisser de coté pour un instant ses soucis, et partager un moment de bonheur avec ceux qui ont en quelque sorte crée la bande son d’une adolescence révolue, mais Ô combien insouciante ?
J’ai 36 ans. Mais grâce à des groupes comme WARRANT, j’en ai toujours 18.
C’est ça la magie du Hard-Rock.

Tracklisting:
Videos (45’)
Devils Juice
Dirty Jack
Bourbon County Line
Hell, CA
Angels
Love Strikes Like Lightning
Glimmer
Roller Coaster
Down In Diamonds
Velvet Noose
Roxy
Good Times

Mini Monster (7’)

In The Studio (30’)

Slide-show